Le Rwanda négocie avec les États-Unis pour accueillir des migrants expulsés, y compris des ex-détenus ayant purgé leur peine. Cette initiative, confirmée le 4 mai 2025 par le ministre rwandais Olivier Nduhungirehe, fait écho à un accord controversé avec le Royaume-Uni, abandonné en 2024 après un fiasco retentissant. Alors qu’un premier migrant irakien a été envoyé à Kigali en mars 2025 comme test, ce projet soulève des questions économiques, éthiques et géopolitiques. Pourquoi le Rwanda se repositionne-t-il comme destination migratoire ? Et ce plan peut-il éviter les écueils du passé ?
Un nouvel accord migratoire
Les États-Unis cherchent des pays tiers pour gérer les migrants en situation irrégulière. Le Rwanda, petit État d’Afrique de l’Est, s’est porté volontaire. Selon des sources, les discussions portent sur l’accueil de migrants, notamment ceux avec des antécédents criminels ayant purgé leur peine. Un test a déjà eu lieu : Omar Abdulsattar Ameen, un Irakien, a été expulsé vers Kigali en mars 2025. Les négociations incluent des compensations financières et un soutien à l’intégration des migrants dans la société rwandaise. Aucun accord définitif n’est signé, mais le Rwanda semble prêt à jouer un rôle clé.
L’ombre de l’accord britannique
Ce n’est pas la première fois que le Rwanda tente ce pari. En 2022, le Royaume-Uni, sous Boris Johnson, avait signé un accord pour envoyer des demandeurs d’asile à Kigali. L’objectif ? Dissuader les traversées illégales de la Manche. Le Rwanda recevait 120 millions de livres sterling pour accueillir et traiter les migrants. Mais le plan a tourné au fiasco. Aucun migrant n’a été envoyé. La Cour suprême britannique a jugé en 2023 que le Rwanda n’était pas un "pays sûr". Les coûts ont explosé, atteignant 320 millions de livres. En 2024, le nouveau gouvernement travailliste de Keir Starmer a annulé l’accord, le qualifiant de "gaspillage".
Pourquoi l’accord britannique a échoué
L’accord avec le Royaume-Uni a été plombé par plusieurs problèmes. D’abord, des critiques sur les droits humains. Des ONG comme Amnesty International ont dénoncé la répression politique au Rwanda, sous Paul Kagame, et le risque que les migrants soient renvoyés vers des pays dangereux. Ensuite, des obstacles juridiques : la Cour européenne des droits de l’homme a bloqué un premier vol en 2022. Enfin, l’inefficacité : les traversées de la Manche n’ont pas diminué, passant de 28 526 en 2021 à plus de 45 000 en 2022. Le Rwanda, lui, a défendu son image de pays sûr et moderne, mais les doutes ont persisté.
Les enjeux économiques pour le Rwanda
Pour le Rwanda, cet accord avec les États-Unis est une opportunité. Les compensations financières promises pourraient stimuler son économie, encore marquée par des défis structurels. En 2022, les fonds britanniques devaient financer des centres d’accueil et des programmes d’intégration. Un accord similaire avec les États-Unis pourrait suivre ce modèle. Mais les défis sont immenses. Intégrer des migrants, surtout ceux avec des antécédents criminels, demande des infrastructures robustes et un soutien social durable. Le Rwanda, malgré ses progrès, manque de ressources pour absorber un flux important. Un échec pourrait ternir son image internationale.
Un coût élevé pour les États-Unis
Côté américain, l’externalisation migratoire a un prix. L’accord britannique montre que les coûts peuvent rapidement s’envoler : frais logistiques, compensations au Rwanda, batailles juridiques. Les États-Unis devront aussi répondre aux critiques internes. Déporter des migrants à 12 000 km, dans un pays inconnu pour eux, risque de provoquer un tollé. Les ONG pourraient dénoncer une politique inhumaine, comme au Royaume-Uni. Et si les expulsions ne réduisent pas les flux migratoires, l’investissement pourrait être jugé inefficace.
Un pari géopolitique risqué
Le Rwanda se positionne comme un acteur clé dans la gestion migratoire mondiale. Ce rôle renforce son influence, mais à quel prix ? Les accusations de néocolonialisme, déjà entendues lors de l’accord britannique, pourraient ressurgir. Certains y voient une exploitation du Rwanda comme "dépotoir" pour les migrants des pays riches. Pourtant, Kigali insiste sur les bénéfices : fonds pour le développement, image de pays progressiste. Les États-Unis, eux, cherchent une solution rapide à un problème migratoire complexe. Mais le précédent britannique montre que les raccourcis peuvent coûter cher.
Perspectives et questions ouvertes
Les négociations entre le Rwanda et les États-Unis ne font que commencer. Leur succès dépendra de plusieurs facteurs : des garanties sur les droits humains, une structure d’accueil viable, et un soutien politique des deux côtés. Le fiasco britannique sert d’avertissement. Le Rwanda peut-il devenir un modèle pour l’externalisation migratoire ? Ou ce plan répétera-il les erreurs du passé ? Pour l’instant, les regards se tournent vers Kigali, où se joue un pari économique et humanitaire à haut risque.
L’accord naissant entre le Rwanda et les États-Unis marque une nouvelle étape dans la gestion mondiale des migrations. Mais il s’inscrit dans l’ombre d’un échec cuisant avec le Royaume-Uni. Entre opportunités économiques et défis éthiques, ce projet teste les limites de l’externalisation migratoire. Les mois à venir diront si le Rwanda peut transformer ce pari en succès, ou si l’histoire se répétera.
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