Assurance : Lloyd’s veut conquérir l’Afrique à partir de Casablanca

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Le géant anglais de l’assurance et de la  réassurance, Lloyd’s, installe son bureau Afrique au sein de la place financière marocaine à vocation panafricaine, Casablanca Finance City (CFC). L’assureur britannique compte développer ses activités en Afrique à partir du hub financier marocain. Créée en 1688, Lloyd’s of London, est plutôt un marché sur lequel évolue  une soixantaine de compagnies et d’entreprises de courtage en assurance, en syndication.

 
 
La soixantaine de syndicats de Lloyd’s constituent à eux seuls la plus large compagnie d’assurance dans le monde et le sixième réassureur mondial. Ainsi le statut CFC accordé à Lloyd’s permettra aux agents de gestion des syndicats de déléguer le pouvoir de souscription aux intermédiaires (courtiers indépendants et compagnies de service) établis dans le CFC.
 
Selon nos confrères de la Tribune afrique, en amont de l’obtention du « statut CFC », plusieurs réunions ont eu lieu entre les équipes de Lloyd’s et de Casablanca Finance City avec le régulateur marocain des assurances, l’ACAPS, ainsi que les autorités de tutelle du Royaume chérifien.  Afin de s’assurer que le cadre réglementaire marocain offre toutes les « garanties permettant à l’assureur londonien de faire de Casablanca sa véritable tête de pont en Afrique francophone ».
 
En clair, l’assureur anglais n’a pris sa décision qu’après s’être assuré que les primes collectées à partir de Casablanca puissent être renvoyées vers Londres. Le statut CFC lui permettra également de développer ses activités en Afrique tout en bénéficiant des avantages fiscaux du hub financier.
 

Lloyd’s à la conquête de l’Afrique

 
Lloyd’s,  a déjà désigné son représentant  à Casablanca, Salah El-Kadiri , précédemment à Lockton , un des premiers courtiers du consortium britannique. M. El-Kadiri fera ainsi la promotion des activités de Lloyd’s, développera et renforcera les relations du Lloyd’s dans la région.
Il consolidera également  les données des marchés pour l’Afrique du nord ainsi que pour toute l’Afrique francophone. Sous la supervision d’Amit Khilosia, directeur régional pour l’Afrique, en charge du développement stratégique et opérationnel du Lloyd’s à travers le continent.
Toute chose qui ne sera pas difficile pour Lloyd’s, selon l’Agence Ecofin. En effet, le marché d’assurance vieux de 3 siècles, revendique déjà des licences pour opérer au Zimbabwe, au Mali, à Maurice et au Malawi où il peut rapidement ouvrir des bureaux de représentation.
 
Mais avant tout, il n’est pas exclu que le consortium britannique veuille désormais tirer profit du marché des assurances au Maroc. Avec la transformation progressive du Maroc comme un hub manufacturier, notamment automobile, les besoins en produits d’assurances de spécialités sont croissants.
 
Lloyd’s estime aussi que le marché des assurances, et partant ses activités, connaîtront un certain nombre de mutations. Il envisage de porter à 50%, la contribution des pays émergents à ses revenus, vers l’année 2025, et à 70% vers 2050.
Outre ses produits classiques d’assurance, Lloyd’s devrait également utiliser son nouveau bureau Afrique pour vendre de la formation et du service.
 
Pour rappel, Lloyd’s est un pionnier dans le développement de nouveaux produits d’assurance pour la couverture difficile et complexe de sinistres, de périls et responsabilités aussi divers que les risques politiques ou les activités spatiales.
 
Viviane YOBOUE
 
 

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